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Un discours qui ne suffit pas à déconstruire les stéréotypes et œuvrer pour la reconnaissance de l’altérité, d’une France dont la réalité est multiculturelle. Un idéal défendu par Laurence Méhaignerie et Yazid Sabeg pourtant, dans leur rapport sur Les oubliés de l’inégalité des chances, préfigurant en 2004 la naissance de la Charte.

Ethique de la diversité

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« L’étiquetage issue de la diversité appartient aux personnes qui m’appréhendent. Je ne me vis pas comme un étendard. Je suis une citoyenne qui aspire à vivre dans une société apaisée et souhaite œuvrer pour cela ». Certainement, le parcours de Fella Imalhayene a l’empreinte d’une vocation pour la diversité. Pour autant, sans étendard militant, la fibre de son engagement se tisse dans un idéalisme pragmatique, une préoccupation profonde pour des questions éthiques de vivre-ensemble, de « faire social ».  Arrivée d’Algérie à l’âge de 16 ans, pour étudier, rarement confrontée aux entretiens d’embauche, la jeune femme perçoit son parcours comme celui d’une « protégée » des discriminations. Son engagement ne s’est pas épanoui depuis une expérience personnelle douloureuse, mais à travers des rencontres. Dont la première, la philosophie, qui inspira l’étudiante à penser le social en ces termes : qu’est-ce qui font le citoyen, l’équilibre et la cohésion sociale dans la cité ?

Des questions qui nourrissent la suite de son cursus, en gestion des institutions culturelles, et lorsqu’en 2003, elle entre au Centre Pompidou. Pour la première fois, le centre d’art contemporain souhaite diversifier ses publics à l’occasion de l’exposition Africa Remix. Elle rencontre par la suite Laurence Méhaignerie, une des initiatrices de la Charte de la diversité, alors embryonnaire. « Je n’ai eu qu’une fois la perception de la discrimination en France. C’était dans une agence d’intérim. Et pour moi c’était une agence, une personne, un problème. C’est seulement en rencontrant Laurence que je me suis rendue compte de l’ampleur de ce phénomène ». Aujourd’hui, la consultante œuvre pour des politiques d’entreprise volontaristes en termes de diversité au cabinet J.L.O, sur le terrain, prenant la mesure du travail qui reste à faire sur ces questions.

Des mesures, des contraintes

« Pour les entreprises, le stéréotype sur les quartiers c’est le petit terroriste en devenir. Le fait religieux est devenu un fantasme ». Depuis janvier 2015, Fella remarque une recrudescence de questions concernant des demandes de pratiques religieuses dans les entreprises. Déjà, au moment des débats sur le mariage gay, elle avait senti des crispations liées au genre. Les entreprises sont ainsi poreuses au climat social, et en temps de repli identitaire, le fait discriminatoire s’amplifie.

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