Des unes façon « 100 % noirs de France » et « 100 % juifs de France » dessinent l’audace du trimestriel. En 2013, un profond désaccord avec le Groupe entrepreneurial SOS, qui vient de racheter le média, sur la ligne éditoriale et le devenir du magazine amène Marc à se retirer du projet. Un différentiel sur la perception de la « diversité », à l’image de la prévoyance de l’État à penser des identités plurielles ? « Je l’ai vécu, en tout cas, comme une peur, et un refus de comprendre que parler de spécificités comme les Juifs ou les Noirs de France n’est pas source de clivage. Au contraire, il faut comprendre les spécificités pour pouvoir dresser des ponts entre elles. L’antiracisme global a vécu, il est aujourd’hui laminé ».
De l’arme à la plume
Sa lutte antiraciste à lui, semée de rencontres plus que d’encartages, ne se résume pas, bien sûr, à l’histoire de Respect Mag. Ses prises de positions pour une France multiculturelle se retrouvent dans les tribunes de grands médias : Libération, Nouvel Obs, Médiapart. Il collabore au think tank Terra Nova, dont il rejoint le conseil d’orientation après une rencontre avec son fondateur, Olivier Ferrand. Et lancent ensemble l’Appel aux candidats “France métissée” en 2012.
En mars 2013, Marc est élevé au rang de chevalier de la légion d’honneur par François Lamy, ministre délégué chargé à la Ville de 2012 à 2014. Son discours, empreint d’émotions, s’entend comme une lettre adressée à ses parents. Il remonte le temps vers son adolescence, de celles qu’on dirait « difficile », en rupture, qui n’augurait pas de sa reconnaissance comme un acteur de référence dans les milieux intellectuels, militants, et politiques.
Crédit photo : Maonghe.M