La diversité est un terme galvaudé, certes, et chaque acteur qui s’en empare le charge du sens qui lui convient. Les cloisonnements sont trop souvent légion, déplore-t-il, entre diversité managériale notamment, et diversité valorisée par l’exploration de l’histoire et la mémoire, prônée par les intellectuels, militants. La mémoire des grandes entreprises s’inscrit pourtant bel et bien dans l’histoire coloniale et postcoloniale de la France. Dans ces clivages, la culture reste un aspect dévalué d’expression et de valorisation de cette diversité. « La question des héritages culturels, de la créativité, la participation à faire rayonner et à rénover la culture française », est ainsi pivot de réflexion dans les projets éditoriaux de Marc.
« Pour moi, ce qui était central, c’était que des médias, pensés et faits par ceux qui sont complètement occultés des grands médias, se créent et existent ». Présage de découragement, ce travail mené après 2005 au côté des grandes instances politique relève d’un combat de deuxième plan pour l’acteur.
Ses ressources d’engagement, il les puise dans la création d’espaces autonomes de réflexions, d’actions et de création pour « travailler à l’indépendance de ceux que la société ne veut pas entendre ». Respect Mag en est le fruit, média trimestriel "urbain, social et métissé". Si le premier numéro, « La France interculturelle, rêve ou réalité » ne voit le jour qu’en 2003, Marc travaillait déjà au concept depuis quatre années. Héritage colonial, discriminations, place des minorités en France : la société ne semblait pas mûre, à l’aube du XXIe siècle, pour penser l’existence d’un média abordant de tels enjeux. « Nommer ce sujet, c’était une obscénité. Aucune brèche n’avait encore vue le jour dans un milieu communautaire blanc qui était la norme des médias et du politique ». Début 2001, des soutiens, des partenariats prennent forme peu à peu. Et puis les attentats du 11 septembre portent un coup d’arrêt à la dynamique. On le rappelle : « Ce n’est pas le moment » entend-il, alors qu’il posait déjà la question de l’Islam de France comme un sujet central.
Le média voit finalement le jour et s’ensuivent quatorze années où, aux côtés d’acteurs associatifs, de chercheurs, de militants, Respect Mag occupe ce vide médiatique sur l'expression d'une France métissée, projection d'une République reconnaissant l'expression des minorités, leur apport à sa propre existence et son développement.
Une brèche dans l'espace médiatique